Se résigner ou croire ?

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ubik
le 10/03/2009
Salut,

J'ai envie de poser la question très clairement, pas au sens religieux, mais au sens global :

Est-ce que vous pensez que nos talents, nos potentiels, nos aptitudes, servent à quelque chose ? Si "on", peut importe ce "on", nous a donné au départ des capacités pour peindre, pour composer ou jouer de la musique, pour faire du théâtre, pour danser, pour... enfin, peu importe. Si "on" nous a fait l'honneur de nous donner des facilités dans un domaine, pensez-vous que c'est à dessein, que nous devons suivre cette voie ?

J'ai souvent le sentiment qu'il y a un gâchis énorme entre ce que nous avons comme potentiel en nous, et ce que nous pouvons réaliser. La réalité est là, les contraintes extérieures et notamment la pression économique font que la plupart d'entre nous, obligés de faire des compromis pour s'en sortir, perdent peu à peu leur potentiel. Un exemple ? Mon ami Gino, saxophoniste, a eu une période de galères pendant laquelle il ne trouvait pas de contrats. Il a répété pendant des mois avec un groupe qui finalement a éclaté. Enfin, des choses comme ça. Et comme il devait gagner des ronds, il a commencé à faire le maçon chez des gens - bien content de savoir le faire, d'avoir des aptitudes secondaires dans ce domaine. Peu à peu, pris d'un côté par ses chantiers et rentrant le soir crevé, le dos esquinté... se retrouvant, de l'autre, dans son appartement dans la quasi impossibilité de travailler le sax, parce que dès qu'il soufflait dedans, les voisins venaient râler, il a perdu, perdu, perdu... maintenant, il ne sait pratiquement plus en jouer, il n'y touche plus depuis des années.

Et je pourrais multiplier ce genre d'exemples.

Je me dis : comment se fait-il que l'individu ait des désirs, des espoirs, des attentes, des talents, et que le monde y soit tellement indifférent, voire hostile ?

En d'autres termes : vu la façon dont fonctionne ce monde, pourquoi avons-nous quand même ces aptitudes et ces envies ? Ne sont-elles pas un cadeau empoisonné ?

Y a-t-il un dessein derrière tout ça, et je me demande bien lequel ? Doit-on faire le deuil de nos espoirs, est-ce un processus normal, inévitable, généralisé et que nous devrions accepter ? Est-ce que ça fait partie du processus classique de la vie, d'avoir des rêves et des espoirs quand on est adolescent, et de finalement y renoncer, se ranger, devenir à la quarantaine des personnes éteintes, résignées, blasées, cyniques et pragmatiques ? Qui ne croient plus qu'à leur petit confort et voient venir de loin tout ce qui se présente, ne cherchent plus qu'à se protéger, éviter les vagues, cotiser pour la retraite ?

Voilà des questions que je me pose. Et j'aimerais bien savoir ce qu'on en pense autour de moi.

Merci...

Ubik.
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