Radio Parasite émet encore...
Salut à vous, chers camarades de réflexion.
Il y a quelque temps, j’ai lancé un post sur trouver sa voie. Certains m’ont répondu.
Je relance, à la faveur d’un message ( long, je préviens ), que je viens de poster ailleurs, et qui parle de ça. Et aussi, de l’impact des rêves et de l’image de soi sur la construction de cette voie qu’on est sensé trouver.
Accrochez-vous, mettez vos ceintures, c’est parti…
Je ne sais pas comment vous avez fait. Ce qui vous a structurés. Mais moi, je me suis construit autour d’un rêve fondateur, on va dire. Un mythe personnel. Et ça fait très mal quand on prend conscience que ce n’était qu’un mythe, un rêve. En fait, quand on met le doigt sur l’idée que la réalité sera sans doute toute autre.
Je me suis construit autour d'idées, de fantasmes plutôt, qui m'ont aidé à donner un sens à ma vie. Quand j'ai assisté à mon premier concert de Magma, je me suis dit, voilà, c'est ça que je veux faire plus tard. J'étais musicien, j'avais un idéal. Manque de bol, pour diverses raisons, j'ai été obligé de lever le pied pendant un moment. J'ai fait autre chose. Quand je me suis remis à la musique, ça a été par le biais de l'informatique musicale et là je me suis rendu compte que j'avais des aptitudes certaines pour agencer les sons, composer. Et je ne parle pas de bidouiller à partir de samples comme font beaucoup, qui récupèrent des bribes de musique et avec ça traficotent un hip hop ou une house music qui ont réellement du mal, moi, à me convaincre. Je vous parle de créer tout, de A à Z, aussi bien les rythmes de batterie que les lignes mélodiques de chaque instrument. Plus encore : une fois les boucles en place, je rajoute des breaks, mille et une petites choses qui font qu'on a le sentiment de quelque chose réellement joué par des gens. Le seul obstacle reste la qualité sonore mais on y travaille, de telle façon qu'au final, je pourrais créer l'illusion d'un groupe qui joue réellement. Bientôt je vais voir mon ami Bernard, qui doit m'aider à mettre au point la batterie de synthés virtuels que je fais jouer pour mes morceaux. Bref, pour en revenir à mon idée de départ, oui, je m'étais constitué autour de l'idée que la seule chose intéressante à faire pour moi en ce monde, c'était de monter sur scène, et jouer devant des gens une musique forte, puissante, un peu folle et très étrange, dans l'esprit de celle de Christian Vander. Soit en le rejoignant et en lui proposant mes services, soit en composant la mienne.
Or, j'ai eu l'occasion de rencontrer Vander. Personnage difficile à aborder, toujours dans son monde, quasi inaccessible. Quand on lui parle, on ne sait pas ce qui est entendu et ce qui ne l'est pas. Il reste très énigmatique, lointain. Il m'a dit que je n'étais pas au point techniquement, et il avait raison. J'avais commencé un peu tardivement à me mettre sérieusement au boulot sur l'instrument. Et puis, dans ma famille, il y avait tant de conflits, je n'étais pas soutenu. Au final, j'ai fait autre chose, pris à la gorge. Je me suis lancé dans des études de psycho, qui m'ont d'ailleurs intéressé. Puis la vie m'a encore amené ailleurs que là où je voulais. Je me suis retrouvé enseignant sans spécialement avoir la vocation, puis père de famille alors que je ne tenais pas à l'être.
Je ne sais trop comment, peut-être parce que je n'étais pas assez doué, ou pas assez déterminé, je me suis écarté de mon rêve, de mon idéal. Depuis pratiquement toujours, j'étais persuadé que je ferais de grandes choses dans ma vie, que je serais artiste. Pas au sens forcément de reconnu, mais en tous cas, c'était le seul statut que je me voyais occuper et forcément, il faut bien être un minimum reconnu si on veut ne faire que ça dans la vie. Je ne dis pas avoir la foule en délire à ses pieds, mais bon. Acquérir un statut de créateur en tous cas. Ne pas être obligé de se coltiner un boulot qui n’a rien à voir avec ça, qui nous fait perdre un temps précieux, et en plus pour des gens qui ne sont jamais contents des efforts qu’on fait ( ce qui est exactement ce que j’ai vécu ).
J'avais la sensibilité artistique, mais elle ne suffit pas. Si on n'a pas une solide technique, on n'a aucune chance. Et puis la technique ne suffit pas. Il faut ne pas en démordre.
J'ajouterai que ce qui était possible à l'époque de Magma et Christian Vander ne me paraît plus réalisable. Faire des choses complètement folles, à contre courant, c'était envisageable dans les années 70 et 80. Maintenant, avec le matraquage constant de la variété et l'impérialisme culturel des médias de masse, je pense que des gens qui voudraient s'en sortir en jouant une musique comme celle de Vander n'auraient aucune chance. Je lui ai posé la question récemment : lui me dit que non, tout reste encore possible. Optimisme délirant, à mon avis.
Bref, quand je compare ce que je fais et ce que j'avais rêvé de faire, il y a un décalage énorme. Certes, je compose des morceaux intéressants, mais ils ne sont écoutés que par une poignée de personnes, et encore, sur cette poignée, seules 2 ou 3 sont réellement attentives, les autres se retrouvant à écouter parce qu'elles me connaissent, et par amitié, mais sans avoir d'intérêt particulier pour la musique. Ils ne sont écoutés que par un public très restreint et ils ne sont joués par personne. Je n'arrive pas à mobiliser les gens sur ce que je propose. La plupart des musiciens n'ont pas l'ouverture d'esprit, la culture, pour apprécier mes démarches. Et ceux qui l'ont, petite minorité, et qui auraient le niveau pour jouer ça, sont bien trop occupés à survivre, à trouver des contrats.
Oui, j'ai composé des morceaux intéressants. Oui, je fais des trucs sympa en volume, en peinture. Mais ça reste confidentiel. Et je n'ai pas ce statut d'artiste dont j'aurais eu besoin. Pour l'instant, mon statut est batard. Je suis officiellement toujours enseignant, sauf que j'ai cessé d'enseigner d'abord parce que ça chauffait trop entre l'administration et moi, suite à des difficultés dans un poste précis, à un moment donné. Ensuite, parce que la séparation d'avec mon ex épouse s'est soldée par une tentative de madame, auprès de la justice, de me faire passer pour un pédophile avéré. J'ai été traîné en correctionnelle, suite à des récits atroces mijotés par mon ex, avec la complicité de mes propres enfants, qui ont largement participé à la manoeuvre. On s'est aperçu je pense, de mon innocence, puisque une relaxe a été prononcée. Mais ça traine, madame a fait appel. Ayant perdu en appel, il semble qu'elle veuille maintenant aller en cassation. Tout ça m'a l'air parti à vouloir durer encore plusieurs années.
Après avoir fait de mon mieux, tant bien que mal, pour essayer de satisfaire le désir des autres, j'en suis sorti esquinté. J'ai essayé d'être enseignant, je ne devais pas être doué pour ça, l'affaire s'est soldée par quatre ans de congés maladie pour dépression grave ( et pas feinte, mais bien réelle et même assez salée en fait ). J'ai essayé d'être père de famille, alors que ça n'était pas mon truc, au final j'en ai récolté cinq ans de galère, je ne vois plus mes enfants qui m'ont renié, et un peu plus j'avais droit à dix ans de cabanon. Et c'est loin d'être fini, parti comme c'est parti. Sans oublier que, quoi qu'il en soit, je resterai souillé à vie, et il subsistera toujours, dans l'esprit des plus obtus, un doute, une ombre, appelle ça comme tu voudras. J'aurais beau m'immerger pendant des années dans l'eau de Javel, je n'en ressortirais plus jamais blanc.
Je rêvais de laisser un jour, derrière moi, le souvenir d'un créateur. Face à l'angoisse de mort, je me disais qu'au moins, resterait de moi l'image d'un compositeur, d'un musicien, d'un écrivain, d'un plasticien, que sais-je... Je vois qu'en fait, il restera surtout des histoires sordides. A l'heure actuelle, il y a bien plus de gens qui ont eu vent de mon affaire, dont je ressors sali, que de gens ayant écouté mes
Il y a quelque temps, j’ai lancé un post sur trouver sa voie. Certains m’ont répondu.
Je relance, à la faveur d’un message ( long, je préviens ), que je viens de poster ailleurs, et qui parle de ça. Et aussi, de l’impact des rêves et de l’image de soi sur la construction de cette voie qu’on est sensé trouver.
Accrochez-vous, mettez vos ceintures, c’est parti…
Je ne sais pas comment vous avez fait. Ce qui vous a structurés. Mais moi, je me suis construit autour d’un rêve fondateur, on va dire. Un mythe personnel. Et ça fait très mal quand on prend conscience que ce n’était qu’un mythe, un rêve. En fait, quand on met le doigt sur l’idée que la réalité sera sans doute toute autre.
Je me suis construit autour d'idées, de fantasmes plutôt, qui m'ont aidé à donner un sens à ma vie. Quand j'ai assisté à mon premier concert de Magma, je me suis dit, voilà, c'est ça que je veux faire plus tard. J'étais musicien, j'avais un idéal. Manque de bol, pour diverses raisons, j'ai été obligé de lever le pied pendant un moment. J'ai fait autre chose. Quand je me suis remis à la musique, ça a été par le biais de l'informatique musicale et là je me suis rendu compte que j'avais des aptitudes certaines pour agencer les sons, composer. Et je ne parle pas de bidouiller à partir de samples comme font beaucoup, qui récupèrent des bribes de musique et avec ça traficotent un hip hop ou une house music qui ont réellement du mal, moi, à me convaincre. Je vous parle de créer tout, de A à Z, aussi bien les rythmes de batterie que les lignes mélodiques de chaque instrument. Plus encore : une fois les boucles en place, je rajoute des breaks, mille et une petites choses qui font qu'on a le sentiment de quelque chose réellement joué par des gens. Le seul obstacle reste la qualité sonore mais on y travaille, de telle façon qu'au final, je pourrais créer l'illusion d'un groupe qui joue réellement. Bientôt je vais voir mon ami Bernard, qui doit m'aider à mettre au point la batterie de synthés virtuels que je fais jouer pour mes morceaux. Bref, pour en revenir à mon idée de départ, oui, je m'étais constitué autour de l'idée que la seule chose intéressante à faire pour moi en ce monde, c'était de monter sur scène, et jouer devant des gens une musique forte, puissante, un peu folle et très étrange, dans l'esprit de celle de Christian Vander. Soit en le rejoignant et en lui proposant mes services, soit en composant la mienne.
Or, j'ai eu l'occasion de rencontrer Vander. Personnage difficile à aborder, toujours dans son monde, quasi inaccessible. Quand on lui parle, on ne sait pas ce qui est entendu et ce qui ne l'est pas. Il reste très énigmatique, lointain. Il m'a dit que je n'étais pas au point techniquement, et il avait raison. J'avais commencé un peu tardivement à me mettre sérieusement au boulot sur l'instrument. Et puis, dans ma famille, il y avait tant de conflits, je n'étais pas soutenu. Au final, j'ai fait autre chose, pris à la gorge. Je me suis lancé dans des études de psycho, qui m'ont d'ailleurs intéressé. Puis la vie m'a encore amené ailleurs que là où je voulais. Je me suis retrouvé enseignant sans spécialement avoir la vocation, puis père de famille alors que je ne tenais pas à l'être.
Je ne sais trop comment, peut-être parce que je n'étais pas assez doué, ou pas assez déterminé, je me suis écarté de mon rêve, de mon idéal. Depuis pratiquement toujours, j'étais persuadé que je ferais de grandes choses dans ma vie, que je serais artiste. Pas au sens forcément de reconnu, mais en tous cas, c'était le seul statut que je me voyais occuper et forcément, il faut bien être un minimum reconnu si on veut ne faire que ça dans la vie. Je ne dis pas avoir la foule en délire à ses pieds, mais bon. Acquérir un statut de créateur en tous cas. Ne pas être obligé de se coltiner un boulot qui n’a rien à voir avec ça, qui nous fait perdre un temps précieux, et en plus pour des gens qui ne sont jamais contents des efforts qu’on fait ( ce qui est exactement ce que j’ai vécu ).
J'avais la sensibilité artistique, mais elle ne suffit pas. Si on n'a pas une solide technique, on n'a aucune chance. Et puis la technique ne suffit pas. Il faut ne pas en démordre.
J'ajouterai que ce qui était possible à l'époque de Magma et Christian Vander ne me paraît plus réalisable. Faire des choses complètement folles, à contre courant, c'était envisageable dans les années 70 et 80. Maintenant, avec le matraquage constant de la variété et l'impérialisme culturel des médias de masse, je pense que des gens qui voudraient s'en sortir en jouant une musique comme celle de Vander n'auraient aucune chance. Je lui ai posé la question récemment : lui me dit que non, tout reste encore possible. Optimisme délirant, à mon avis.
Bref, quand je compare ce que je fais et ce que j'avais rêvé de faire, il y a un décalage énorme. Certes, je compose des morceaux intéressants, mais ils ne sont écoutés que par une poignée de personnes, et encore, sur cette poignée, seules 2 ou 3 sont réellement attentives, les autres se retrouvant à écouter parce qu'elles me connaissent, et par amitié, mais sans avoir d'intérêt particulier pour la musique. Ils ne sont écoutés que par un public très restreint et ils ne sont joués par personne. Je n'arrive pas à mobiliser les gens sur ce que je propose. La plupart des musiciens n'ont pas l'ouverture d'esprit, la culture, pour apprécier mes démarches. Et ceux qui l'ont, petite minorité, et qui auraient le niveau pour jouer ça, sont bien trop occupés à survivre, à trouver des contrats.
Oui, j'ai composé des morceaux intéressants. Oui, je fais des trucs sympa en volume, en peinture. Mais ça reste confidentiel. Et je n'ai pas ce statut d'artiste dont j'aurais eu besoin. Pour l'instant, mon statut est batard. Je suis officiellement toujours enseignant, sauf que j'ai cessé d'enseigner d'abord parce que ça chauffait trop entre l'administration et moi, suite à des difficultés dans un poste précis, à un moment donné. Ensuite, parce que la séparation d'avec mon ex épouse s'est soldée par une tentative de madame, auprès de la justice, de me faire passer pour un pédophile avéré. J'ai été traîné en correctionnelle, suite à des récits atroces mijotés par mon ex, avec la complicité de mes propres enfants, qui ont largement participé à la manoeuvre. On s'est aperçu je pense, de mon innocence, puisque une relaxe a été prononcée. Mais ça traine, madame a fait appel. Ayant perdu en appel, il semble qu'elle veuille maintenant aller en cassation. Tout ça m'a l'air parti à vouloir durer encore plusieurs années.
Après avoir fait de mon mieux, tant bien que mal, pour essayer de satisfaire le désir des autres, j'en suis sorti esquinté. J'ai essayé d'être enseignant, je ne devais pas être doué pour ça, l'affaire s'est soldée par quatre ans de congés maladie pour dépression grave ( et pas feinte, mais bien réelle et même assez salée en fait ). J'ai essayé d'être père de famille, alors que ça n'était pas mon truc, au final j'en ai récolté cinq ans de galère, je ne vois plus mes enfants qui m'ont renié, et un peu plus j'avais droit à dix ans de cabanon. Et c'est loin d'être fini, parti comme c'est parti. Sans oublier que, quoi qu'il en soit, je resterai souillé à vie, et il subsistera toujours, dans l'esprit des plus obtus, un doute, une ombre, appelle ça comme tu voudras. J'aurais beau m'immerger pendant des années dans l'eau de Javel, je n'en ressortirais plus jamais blanc.
Je rêvais de laisser un jour, derrière moi, le souvenir d'un créateur. Face à l'angoisse de mort, je me disais qu'au moins, resterait de moi l'image d'un compositeur, d'un musicien, d'un écrivain, d'un plasticien, que sais-je... Je vois qu'en fait, il restera surtout des histoires sordides. A l'heure actuelle, il y a bien plus de gens qui ont eu vent de mon affaire, dont je ressors sali, que de gens ayant écouté mes
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